Écrivaine curieuse, je me promène entre littérature jeunesse, poésie et arts littéraires. Je m’intéresse à l’intime, aux secrets, aux silences. Le décalage entre ce que nous sommes et ce que nous laissons paraître en famille, en société, et ce que nous nous cachons à nous-mêmes m’interpelle tout autant.
Fascinée par les mots, j’essaie de suivre les fils invisibles qui nous lient à eux, malgré nous. Ce qui se passe entre les mots d’un poème, d’un texte, d’une conversation m’interpelle. J’y vois un espace de parole. Un lieu libre, sauvage, vierge de censure où s’exprime le langage de l’intime. Un territoire confidentiel. Un territoire qui parle, qui sait, la langue de celui qui lit.
Mes albums jeunesse sont publiés à compte d’éditeur. La quête de soi et de l’acceptation de sa propre différence sont mes thèmes principaux. J’écris pour que les personnages se révèlent à eux-mêmes et au lecteur en essayant de me tenir loin du jugement et de la morale.
Pour ma poésie, j’utilise l’expérience hors livres. Avec mes derniers projets, ma pratique repose sur un autre rapport artiste/public. J’expérimente la connivence public/œuvre. Je cherche des moyens pour que le public passe du rôle de récepteur à celui de récepteur/acteur. Je l’inclus par exemple dans mon travail préparatoire par le biais d’entrevues, de rencontres. Ce qu’il me raconte me sert de matière première d’écriture et est directement intégré à mon processus créateur. Une fois, le travail terminé, le public est convié à jouer son rôle de récepteur classique. Je lui suggère également de faire partie intégrante de l’œuvre en engageant son corps, en marchant l’installation (acteur). Sans son implication personnelle, l’œuvre est incomplète.
Que ce soit dans une installation ou dans un livre, j’espère tisser de liens plus intimes entre le regardant et le regardé/entre le lecteur et le texte.